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RSE : trois petites lettres qui peuvent dire beaucoup. La responsabilité sociale des entreprises n’est pas une simple mode au vernis marketing. « C’est une tendance de fond, qui répond à une véritable attente de la part de ceux qui arrivent sur le marché du travail aujourd’hui », explique Frank Petitdemange, directeur régional Bourgogne, Auvergne, Rhône-Alpes de la société Actual, spécialisée dans l’emploi et la formation. Pour celui qui est également ambassadeur RSE, celle-ci est avant tout « un engagement personnel qui se traduit par une éthique dans l’entreprise ». Une ambition que l’on retrouve même dans le processus de recrutement : à l’intelligence objective, dite « du QI », peut ainsi être préférée celle des rapports humains et de la conscience écologique.
La responsabilité sociétale – ou sociale – des entreprises est définie par la Commission européenne comme « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. » En résumé, une entreprise qui pratique la RSE va chercher à avoir un impact positif sur la société, tout en étant économiquement viable.
Traditionnellement associée à la préservation de l’environnement et aux relations de travail, la RSE recouvre en réalité un périmètre plus large. En effet, 5 autres questions centrales entrent dans son périmètre : la gouvernance, les droits de l’homme, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local.
Une nouvelle grille de lecture
La RSE s’impose de plus en plus dans le monde de l’entreprise, quels que soient la taille, le statut ou le secteur d’activité de la structure. Elle représente une grille de lecture totalement nouvelle, qui doit permettre de mieux répondre aux défis d’aujourd’hui – environnementaux, en particulier – et aux attentes de plus en plus fortes des salariés comme des clients. « C’est complètement actuel. Il y a une vraie problématique pour les générations qui arrivent, qui sont très sensibles à l’aspect humain, l’aspect environnemental, et toutes les composantes de la RSE », renchérit Julien Rougier, le directeur général de GSF Mercure, l’un des leaders français de la propreté et de l’hygiène.
Pour ce groupe qui emploie 2400 personnes en région lyonnaise, « la RSE est complètement liée à notre ADN parce qu’on est une entreprise familiale dont la principale activité est de gérer des moyens humains, poursuit Julien Rougier. On s’auto-développe, on s’autofinance et, pour faire face à notre développement, on fait beaucoup de promotion interne en intégrant l’humain au cœur de nos problématiques ».
Au-delà des intentions, et quoique toutes les entreprises puissent engager une démarche de RSE, sa mise en œuvre n’est pas toujours simple. « Beaucoup d’entreprises sont intéressées mais ne savent pas comment s’y prendre. En effet, ce n’est pas inné et il faut bien souvent se faire accompagner sur ces sujets-là », souligne Frank Petitdemange. Car la bonne volonté est nécessaire, mais ne suffit pas. L’approche RSE impose, par exemple, de signer des chartes qui engagent l’entreprise dans la mise en place d’actions concrètes. Celles-ci peuvent alors être évaluées par des tiers, via des labels et des certifications qui apporteront une garantie sur leur réalité.
Programme d’alphabétisation
La dimension sociétale est prépondérante dans la démarche RSE de GSF Mercure. Ainsi, expose Julien Rougier, l’entreprise a mis en œuvre un programme d’alphabétisation au profit de salariés maîtrisant mal la langue française. Dix salariés en ont bénéficié l’an dernier ; ils seront le double en 2020. Un dispositif qui procure « du bien-être aux participants, dans l’entreprise et dans leur vie de tous les jours », mais est aussi profitable pour la société, qui fidélise ainsi son personnel.
Chez Actual, les actions RSE relèvent autant de la préservation de la biodiversité que du développement personnel (lire par ailleurs). Les entreprises le savent, de nombreux défis restent à relever, afin de répondre aux exigences d’un monde plus durable et plus équitable. Frank Petitdemange conclut : « C’est un engagement éthique, écologique et humaniste pour une société meilleure demain et que l’ensemble des personnes qui se côtoient dans la vie privée comme dans le travail puissent le faire en étant dans la bienveillance et le bien-être. »
Actual, du dragon de Komodo à l’équicoachingLe groupe Actual a fait le choix de s’engager à plusieurs niveaux. En faveur de la biodiversité tout d’abord, avec le parrainage, par la direction régionale, d’un dragon de Komodo afin qu’il puisse être accueilli au sein du célèbre zoo de Touroparc, situé à la frontière du Rhône et de la Saône-et-Loire. Cette espèce en voie de disparition revêt un très grand intérêt pour la science, notamment dans la recherche sur les défenses immunitaires. Par ailleurs, au niveau national, le groupe est partenaire d’apiculteurs pour aider à la survie des abeilles, dont les populations sont menacées par la dégradation de leur environnement alors qu’elles sont indispensables à la biodiversité.Toujours dans le cadre de la RSE mais davantage sur un plan RH, Frank Petitdemange explique avoir mis en place un programme de développement personnel lors de team building avec ses équipes : « Le but de ces rencontres sur deux jours est de leur apporter une vision plus large, afin de mieux vivre le travail et le quotidien par une attitude constructive, positive et responsable. » Pour ce faire, le directeur régional et ambassadeur RSE peut avoir recours à des méthodes insolites, parmi lesquelles l’équicoaching. Comme son nom l’indique, le travail, conduit sur un mode à la fois collectif et individuel, repose sur la relation homme-cheval. Il doit permettre de mettre en exergue et de développer les capacités relationnelles de chacun (estime de soi, gestion du stress, communication non verbale, leadership, etc).Enfin, comme c’est le cas dans d’autres sociétés, le groupe Actual pratique le tri des déchets en matière plastique et l’économie de papier. Moins visible mais tout autant essentiel, le traitement des mails est optimisé, car « les datas centers qui stockent les données numériques sont extrêmement polluants en consommation énergétique », souligne Frank Petitdemange. |
Retour sur l’émission Managers Actual sur BFM Lyon
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